mercredi 1 avril 2009

Serge Moscovici






Moscovici, Serge (1920- ), psychologue français d’origine roumaine qui a contribué à l’essor de la psychologie sociale par ses analyses portant sur la psychologie des groupes et sur l’évolution des concepts de société et de nature.

Né à Brǎila, en Roumanie, Serge Moscovici consacra sa thèse à la Psychanalyse, son image et son public (1961), dans laquelle il proposa des « modèles psychologiques » pour comprendre la manière dont les individus, dans une société donnée, acquièrent un savoir, en l’occurrence les connaissances relatives à la psychanalyse, et l’intègrent à leur expérience.

Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, il analysa l’évolution des comportements de groupe, adaptant à l’observation de la société européenne industrialisée les méthodes de l’ethnologie. Il s’intéressa également aux composantes de la modernité sociale, notamment dans Reconversion industrielle et Changements sociaux (1961).

L’un des apports essentiels de Serge Moscovici consiste dans la mise en évidence des traits pertinents de la Psychologie des minorités actives (1979). À partir de données statistiques rassemblées sous sa direction, il a dégagé certains modes de diffusion parallèle des informations, grâce auxquels de petits groupes parviennent à transmettre à l’ensemble de la société des expressions, des opinions ou des comportements, et ce, malgré la pression exercée par la société sur l’ensemble des individus pour les contraindre à se fondre dans un modèle. L’Âge des foules (1981) poursuit cette recherche en montrant comment l’influence, souvent imprévisible, des « minorités actives » est utilisée à des fins politiques dans les différents pays du monde.

Les recherches en sociologie ont conduit Serge Moscovici à définir le type de relation que les hommes entretiennent, dans le monde moderne, avec l’idée de « nature ». Au travers d’un Essai sur l’histoire humaine de la nature (1968) et d’une analyse polémique (la Société contre nature, 1972), il mit en lumière les tendances toujours renouvelées à idéaliser la « vie sauvage » ou à souligner la dimension animale de l’Homme. Son ouvrage Hommes domestiques et Hommes sauvages (1974) repère dans la culture contemporaine les sources toujours vives de ce désir de nature.

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